La messe de minuit à Saint-Rémy

lundi 6 février 2017



   La messe de Minuit est l'un des temps forts de ces célébrations, préparée depuis plusieurs semaines par l'équipe liturgique, La Respelido et sa présidente Hélène Tourtet et la chorale dirigée par Jean-Paul Lucet qui a proposé notamment plusieurs chants en provençal.
   À la manière des anciens, les villageois partent vers l'église en procession avec leurs lanternes dans les rues. Pour se réchauffer, ils chantent les vieux noëls provençaux des Doms ou de Saboly, accompagnés par les tambourinaires.

   Le « Pastrage », l'adoration des bergers, prend naturellement place au moment de l'offertoire. L'agneau se trouve dans une charrette, tirée par un floucas (bélier castré et apprivoisé) et décorée de cierges, de buis et de petit houx , comme l'évoque Marie Gasquet dans son « Enfance provençale ».
   A Saint-Rémy, c'est le berger François Baculard Père (1890-1987) qui a fait revivre le rite du Pastrage après la Deuxième Guerre Mondiale. Il était sacristain à l’église et surtout berger et a décrit son adoration pour cette offrande à travers un joli poème. Après son gendre Antoine Gonfond (1922-1998), c'est son arrière-petit-fils, Laurent Tramier, lui-même éleveur ovin saint-rémois, qui perpétue aujourd’hui ce rite. Chaque année, au début du Pastrage en déclamant ses vers, il rend hommage à son arrière-grand-père.
   Lorsque Laurent a eu 15 ans, son grand-père lui a offert une cape de berger en lui demandant de continuer à faire vivre cette tradition. C'est ce qu'il essaie de faire depuis 16 ans, aidé de son épouse Alexandra et M. le Curé et de la Respelido prouvençalo ».
   Les anciens seraient certainement heureux de voir la messe de Minuit saint-rémoise si vivante en 2016. Cette année, sept couples de bergers et provençales étaient présents.
La messe fervente, fraternelle et chaleureuse s'est terminée par un vibrant « Prouvençau e catouli » accompagné à l'orgue par Jean-Pierre Lecaudey et au galoubet par Céline Gérin, Manon et Estelle Goux.
   Tous ont ensuite partagé les treize desserts dans la joie de Noël.


Article ART


Le poème en provençal et sa traduction

Lou Pastrage
Amount, au firmamen, pèr uno niue tant bello,
Uno grando clarour a pareigu subran :
Li pastre, li proumié, n’an countempla l’estello.
De la Vierge Marìo es nascu’n bèl enfant.

Bono Maire, o moun Diéu ! Reçaupès la Pastriho
Qu’afa tant de camin pèr vous felicita.
Venèn óufri l’agnèu [à]-n-aquéu divin Messìo :
Gramaci pèr lou Cèu e pèr l’Umanita !

Le Pastrage
Là-haut, au firmament, par une nuit si belle,
Une grande clarté est apparue soudainement :
Les bergers, les premiers, ont contemplé l’étoile.
De la Vierge Marie est né un bel enfant.

Bonne Mère, oh mon Dieu ! Accueillez les bergers
Qui ont fait tant de chemin pour vous féliciter.
Nous venons offrir l’agneau à ce divin Messie :
Merci pour le Ciel et pour l’Humanité !

Quelques photos
Remerciements Annie Blanc




 
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